Confidence

La fièvre du samedi soir…

J’ai choisi ce titre un peu par provocation, car j’ai souvent remarqué que l’accroche d’un article ou d’un livre comptait pour beaucoup dans son succès, l’attirance qu’il pouvait susciter. Ainsi, quel meilleur clignotant que ce titre d’un célèbre film de la période disco.

La fièvre, elle me saisit souvent quand j’écris, mais pas forcément le samedi soir. Cette énergie surgit après une interminable période d’accalmie qui peut durer des semaines, des mois. Mais, ne vous y trompez pas. Tel un volcan, l’endormissement visible à l’extérieur ne signifie pas qu’il ne se passe rien à l’intérieur dans l’intimité de la montagne.

J’ai parlé dans mon dernier article de « dix ans d’attente ». J’aurais peut-être dû évoquer dix ans de gestation ou de rumination. Car le roman n’est jamais très loin même lorsqu’on a l’impression de ne pas y penser. Le temps de la non-écriture constitue toujours un temps d’écriture. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Ce que nous vivons, nous nous le racontons en permanence. Nous y repensons. Parfois, nous le dénions, nous le refoulons. Mais, c’est toujours là. L’écriture c’est un peu pareil. L’intrigue est comme une situation que nous aurions vécue, les personnages des personnes que nous aurions connus, les lieux des univers que nous aurions parcourus. Ils sont tangibles, réels, perceptibles. Nous ne les oublions jamais.

L’éruption du roman que j’écris actuellement, en rumination depuis un temps si long, est violente, éclatante. J’avais ressenti la même fièvre créatrice avec le tome 2 de : Je suis une poupée gigogne. C’est une sensation étrange et inquiétante parfois. L’écriture devient alors bien plus charnelle qu’intellectuelle. Je n’écris jamais mieux que lorsque je ne pense pas à ce que j’écris. J’écris comme sous la dictée d’une voix intérieure, mystérieuse. Certains l’ont appelée muse. Moi je l’appellerai fièvre créatrice. Cela dit, il faut aussi s’en méfier. C’est un cheval fou qui court dans tous les sens et peut nous emmener vers un précipice. La chute menace toujours. Afin de ne pas se laisser emporter par l’enthousiasme, il convient de bien préparer son affaire.

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